Qui es-tu Bruno et pourquoi tu cours !

En voilà une bonne question !

Comment suis-je arrivé à aimer une discipline sportive que je détestais jusqu’à peu … Commençons déjà par le début, faisons les présentations.

PRESENTATION :

Je m’appelle Bruno, j’ai 36 ans, je suis d’origine portugaise, j’ai grandi durant 20 ans en Corse puis cela fait 15 ans que je vis en Auvergne.

J’ai réellement débuté la course à pied le 1er janvier 2014. Vous allez sans doute croire que c’est encore une de ces fameuses résolutions qu’on fait le jour de l’An. Non pas du tout, il y a eu des prémisses six mois plus tôt mais une entorse du genou m’a stoppé dans ce nouvel élan et je n’ai pu reprendre une activité physique que vers la fin décembre 2013.

J’ai toujours été quelqu’un de sportif. Comme la majorité des gamins j’ai débuté par le Foot, puis je me suis tourné vers le Basket pour finalement atterrir dans le Handball. Un sport que j’ai pratiqué de l’âge de 9 ans jusqu’à mes 33 ans au poste de Gardien de But. Un sport à qui je dois beaucoup pour ce qu’il m’a apporté dans le domaine sportif mais aussi dans une partie de l’homme que je suis grâce à de belles rencontres. J’y ai joué à un niveau modeste, j’ai fait les championnats de France jeunes durant 4 ans (2 ans Cadet puis 2 ans Junior). Au niveau Senior j’ai joué 2 ans en championnat de France Amateur puis niveau Régional et Départemental.

Avant de développer, je tiens à vous préciser certains détails qui peuvent être utiles pour la suite du récit. J’ai quasiment toujours été quelqu’un en surpoids, même quand j’étais adolescent. En 2003 je pesais 110 kilos pour 1m70, ça été mon pic au niveau du poids. J’ai réussi à perdre quelques kilos depuis mais c’est en revenant de vacances fin août 2014 que je me suis décidé à perdre du poids, il n’y a pas eu de déclic juste une réelle volonté de perdre du poids et de m’y tenir. Le problème est que je ne voulais pas être patient avec ça et je voulais des résultats immédiats, sans doute pour ne pas être découragé. Résultat j’ai perdu 25 kilos en… 3 mois ! Je n’ai rien fait d’exceptionnel, juste fais attention à ce que je mangeais, je suis passé de 3 à 2 repas par jour (Petit Déjeuner et Diner), continué à faire du sport. Je n’ai eu recours à rien de bizarre pour perdre du poids. Autre chose importante est que lors d’une visite de contrôle chez mon cardiologue on m’a diagnostiqué une dilatation de l’aorte ascendante. C’est à dire que quand les deux valves dans l’aorte se touchent normalement il n’y a pas de sang qui va au cœur et comme j’ai une dilatation elles ne se touchent pas et il y a toujours une goutte de sang qui va au cœur. Je dois faire attention à ne pas faire un effort trop intense pour ne pas dilater encore plus l’aorte et ainsi faire qu’il y ait encore plus de sang qui va au cœur alors qu’il ne devrait pas y aller.

C’est vrai que ça fait un peu peur au début mais j’ai appris à vivre avec ça, je ne dis pas que ce n’est pas grave ce que j’ai mais qu’il y a des maladies cardiaques plus graves. Je suis suivi tous les ans par mon cardiologue, j’alterne un an sur 2 échographie et scanner ou IRM. Depuis dix ans mon aorte n’a pas vraiment bougé, au niveau des mesures c’est une question de millimètres. C’est normal de penser que courir peut-être dangereux pour moi car je fais très souvent des distances de vingt kilomètres et plus et souvent à des rythmes importants. Mais comme me le dit mon cardiologue, la course à pied est un sport qui est bon pour le cœur, ça permet de le muscler et aussi de baisser son rythme cardiaque. Pour preuve avant de débuter la course à pied j’avais une FC au repos de 62 BPM et aujourd’hui elle est de 44 BPM, mon cardiologue dit que j’ai un cœur de triathlète. Autre conseil de sa part est qu’il me conseil de courir maximum à 85 ou 90 % de ma FC, chose que je fais puisque toute mes sorties ont rarement atteint cette limite, même lors de mon marathon fait en moins de 3 heures j’étais en dessous des 85%. Ma FC moyenne de mes sorties tourne autour de 145 BPM.

LA COURSE A PIED ET MOI :

La course à pied et moi n’avons jamais été bons amis, je détestais courir. Vous ne pouvez même vous imaginer la souffrance que c’était pour moi de courir 400m ! Les préparations d’avant saison et ses tours de pistes. J’en avais horreur de ça de courir, je prétextais même des douleurs et blessures pour y échapper. Je ne savais pas courir, j’avais toujours un rythme soutenu, je n’arrivais pas à le baisser. Et plusieurs années plus tard c’est une chose que j’ai toujours en moi car j’ai souvent du mal à courir à un rythme moins élevé et par exemple courir en Endurance Fondamentale !

Voilà comment j’en suis arrivé à faire quelque chose que je détestais.

Même si j’aimais et j’aime toujours actuellement le Handball, j’étais arrivé à un moment où je n’avais plus la motivation d’aller aux entraînements les soirs et aux matchs le week-end. Donc j’ai arrêté le Handball mais comme j’ai toujours fait du sport depuis tout petit, j’avais un manque de ce côté-là et je voulais toujours avoir une activité physique. La course à pied s’est imposée comme le sport que je pouvais pratiquer pour combler ce manque. Pour courir il me faut juste un T-Shirt, un short et une paire de baskets. En plus je peux aller courir quand je veux, plus de planning ni d’obligations. Si je voulais continuer à faire du sport c’est aussi que j’avais toujours cette peur de reprendre du poids et courir était pour moi une façon de perdre ou de ne pas prendre du poids. Pendant longtemps je disais « Courir plus pour manger plus ! ». En gros si je voulais profiter d’un bon repas fallait courir pour ne pas culpabiliser plus tard ! Heureusement que les choses ont changé.

Je me souviens de mes premières séances où mon but premier était de tenir sur une durée sans me préoccuper du kilométrage. Je devais courir 30 minutes, je voulais d’abord habituer mon corps à cet effort, qu’il s’empreigne de ça. Si je ne dis pas de bêtises je devais tourner autour 5,5 ou 6 kilomètres sur 30 minutes. Aujourd’hui je peux faire 8 kilomètres en 30 minutes.

Ensuite, une fois que mon corps s’était habitué à cet effort sur 30 minutes, j’ai fait l’inverse je l’ai habitué à courir une certaine distance. Au début ce fut des sorties de 5 kilomètres, de temps en temps je faisais plus. Mes sorties longues faisaient 10 kilomètres au début et je peux vous dire que c’était dur. J’en rigole quand je vois qu’aujourd’hui pour moi courir 10 kilomètres c’est presque devenu banale.

J’ai par la suite augmenté les distances, une fois les 5 kilomètres assimilés je suis passé à des sorties régulières de 10 kilomètres. De temps en temps j’en faisais un peu plus et j’ai même tenté sur un coup de tête de courir la distance d’un Semi-Marathon lors d’une sortie. J’ai couru cette distance en pratiquement 2 heures, j’ai souffert à partir du kilomètre 15 et une fois la distance courue et que j’ai arrêté le chrono, j’avais du mal à marcher, je n’arrivais pas à poser un pied devant l’autre, j’ai même eu peur d’être dans cet état. Ne vous inquiétez pas au bout d’une demi-heure ça allait beaucoup mieux.

Et voilà ainsi de suite j’ai augmenté les distances, je suis passé à 15 kilomètres puis à la distance Semi. Toujours dans l’optique d’habituer mon corps à courir cette distance, qu’il assimile l’effort demandé. C’est à partir de là, qu’une fois que mon corps avait encaissé et s’était habitué à ces efforts que j’ai commencé par m’intéresser au chrono.

Petit à petit j’ai essayé de progresser, de ne pas vouloir aller trop vite, prendre chaque progression même minime comme une fierté. Même si je voulais progresser à chaque sortie il me fallait être patient. Cela n’est pas forcément facile quand on voit certains chronos d’amis et qu’on a envie de faire comme eux, les réseaux sociaux ont des bons côtés mais aussi des côtés dévastateurs mais cela j’en parlerais sans doute dans un autre article.  Moi mon but était de courir et toujours courir sans me focaliser sur le chrono car je sais que cela viendrait naturellement à force. Bien-sûr je faisais de temps en temps des sorties où le but était d’améliorer mes temps sur 10 kilomètres et Semi. Je n’y arrivais pas souvent  mais je ne baissais pas les bras et savais que cette séance même si je n’avais pas atteint le but allait me servir pour plus tard.

Je suis content des progrès que j’ai accompli en deux ans et demi et pas seulement au niveau du chrono, mais aussi pour tout ce que m’a apporté la course à pied. Elle m’a forgée un mental, une endurance physique et encore pleins de détails insoupçonnées en moi. Pour parler performances, mes premiers 10 kilomètres je les faisais en moyenne en 50 minutes et aujourd’hui mon meilleur temps se situe autour de 37 minutes. En ce qui concerne le Semi-Marathon je suis passé de 2 heures à 1 heure 21 minutes réalisé lors du Run In Lyon 2015, à cette époque ma meilleure marque à l’entraînement était de 1 heure 26 minutes avant le Semi de Lyon.

Pour ce qui concerne le Marathon j’avais fait une sortie quelques semaines après le Run In Lyon avec pas mal de dénivelé positif en 3 heures 10 minutes environ, je m’étais arrêté 3 fois pour souffler, mais ça m’a donné confiance pour en faire un ! Je n’ai plus par la suite fait de sortie de la distance d’un Marathon par manque de temps, mais fait quelques sorties de 30 kilomètres et plus. Je n’ai couru qu’une fois la distance Marathon depuis cette première fois se fût en mars 2016 lors du Marathon de Marseille. J’avais comme but premier de le finir coûte que coûte et ainsi devenir marathonien. Mon deuxième souhait était de le faire en moins de 3 heures ce qui représenterait une belle marque pour un amateur et de plus pour son premier Marathon officiel. Je savais que j’en avais les capacités de réaliser ces deux choses-là et surtout le Sub 3 heures. J’y tenais et ne pas  arriver à le faire en moins de 3 heures aurait été vécu comme un certain échec et ce même avec la joie d’être devenu marathonien, ça m’aurait laissé une certaine amertume. Car oui on a beau courir pour le plaisir on a tous en nous qu’on le veuille ou non un esprit de compétiteur. Résultat Marathon bouclé en 2 heures 52 minutes et 25 secondes ! Et cerise sur le gâteau, une deuxième place à 57 secondes du vainqueur ! Certes ce Marathon n’était pas d’un niveau élevé, c’est un jeune Marathon, mais vivre toutes ces émotions d’un Podium, ses coulisses et ce qui avec, je prends bien volontiers et cela restera comme un magnifique souvenir pour moi !

En ce qui concerne ma préparation, ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un grand fan des plans d’entraînements et entraînements spécifiques type fractionné, pyramide, etc…  Je ne critique pas cela ni ceux qui en font je les respecte et les encourage même à poursuivre si cela les aide à progresser, il m’arrive même d’en faire des fois mais très rarement. J’ai toujours fonctionné de la façon que je vous ai expliqué plus haut, c’est à dire enchaîner les sorties, habituer mon corps à l’effort. Par exemple je peux tenir 25 kilomètres sans boire ni manger à une bonne allure, je fais tous les week-ends des sorties de 25 à 35 kilomètres à jeun. Je ne dis pas que c’est bien ce que je fais mais si je fais cela c’est aussi parce que je me connais et connais mon corps, je l’ai habitué crescendo à cela. Et d’une part si j’ai progressé c’est aussi grâce à ce genre d’effort. J’ai lu récemment que Marco Olmo un grand Traileur italien disait : « Fractionné et autres spécifiques sont des techniques d’entraînement mais certains cherchent à travailler des rythmes répétés de différentes manières comme travailler sur une montée légèrement pentue mais avec un certain poids ou encore monter à 2 reprises en une minute et le refaire jusqu’à réussir l’exercice. Certes il y aura peut-être quelques chances de s’améliorer davantage mais je me demande si le jeu en vaut la chandelle parce qu’il faut avant tout prendre du plaisir pendant l’entraînement, cela ne doit simplement pas être une chose qui permet de devenir meilleur. Donc, pour moi il est plus important qu’une séance d’entraînement que je fais me plaise plutôt que de me mettre à répéter les mêmes choses et éventuellement faire de la piste ou courir pour la vitesse. Les 400 mètres seraient absurdes. Il y a beaucoup de personnes pour des raisons de sponsors ou pour se mettre en avant décident de pratiquer ce genre d’entraînements. C’est un choix qu’ils font mais personnellement je n’ai pas fait ce choix. Voilà, même si je cours sur route, ceci est une approche qui me ressemble.

Au niveau de la nourriture je ne me prive de rien, je fais évidemment attention à ce que je mange et comment je mange mais je ne m’interdis rien. Pour preuve mon repas de la veille du Marathon de Marseille était à base de chips, charcuterie, pain et fromage. Certes je ne me suis pas goinfré mais je m’en suis pas privé. Je n’ai jamais suivi de plans de nutrition particulier pour être performant. Et encore une fois comme pour les plans d’entraînements, je respecte les personnes qui suivent des programmes alimentaires spécifiques et les encourage à continuer si cela leur fait du bien !

Je me considère comme quelqu’un d’atypique, mes méthodes d’entraînements sont différentes de ce qui se fait normalement, mais je suis comme ça. Pour l’instant je progresse, il m’arrive de m’inspirer de certaines personnes et même que peut-être plus tard si je veux progresser je vais devoir revoir ma façon de travailler et faire du spécifique ainsi que du renforcement musculaire et être plus pointilleux sur les étirements. Mais pour le moment ce que je fais ce qui me va et je vais continuer sur ce chemin.

Pour finir n’oubliez pas de prendre du plaisir dans vos entraînements et courses. Même dans la difficulté vous devez en retirer de la satisfaction, chaque séance bonne ou pas sera toujours bénéfique pour plus tard. Courez pour vous seul et pour personne d’autre, vous courez pour votre satisfaction personnelle.

4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Carlot dit :

    Beau récit , à quand la suite!
    Ce que j’ai lu m’a fait plaisir car je fonctionne un peu comme toi pour les entraînements! Je note les conseils mais surtout surtout j’écoute mon corps et je communique avec lui!
    Au plaisir de te lire encore……
    Sportivement bien à toi
    Coco

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    1. bruno7mcd dit :

      Merci beaucoup Coco c’est sympa 😊

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  2. Lolie dit :

    Je te découvre seulement et je t’apprécie déjà. Moi qui enchaîne les sorties sans suivre de plan spécifique et qui a parfois tendance à culpabiliser avec tout ce que l’on voit sur les réseaux sociaux, sur « ce qu’il faut faire », j’aime ta façon de penser et de voir les choses.

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  3. b7mcd dit :

    Désolé pour la réponse tardive, je tombe dessus aujourd’hui et merci beaucoup j’éspere que tu prends toujours autant de plaisir à courir 😀

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